Éditorial
La guerre, tellement d’actualité semble remonter aux débuts de l’humanité. Qu’est-ce qui pousse encore les êtres humains dans leurs élans belliqueux ? Soif de ressources, de confort, de territoire, difficulté à partager, tentation de la facilité liée à l’exploitation d’autrui… conduisant à l’emballement mimétique si bien décrit par René Girard ?
Fuyant la dictature montante de l’argent, Sergeï Prokofiev, émigré en occident après la révolution de 1917, choisit dans les années 1930 de revenir vivre en Russie, où l’attendent une autre dictature et la censure artistique (au même moment où Bartok subit une autre forme de censure aux Etats-Unis…)

Les œuvres, présentées dans cette première édition du festival, ont toutes été composées pendant la deuxième guerre mondiale. Elles mettent en scène l’humanité la plus tendre aux prises avec la violence et la déshumanisation des machines de destruction développant leur puissance à une échelle inédite.
Le monde finit ainsi de basculer, d’un modèle fondé sur les ressources infinies égrenées par la nature, à une course à la destruction de la terre par l’accélération exponentielle de l’exploitation des ressources finies et limitées, dans un contre la montre insensé…
L’art a souvent été le témoin visionnaire des mutations humaines, les œuvres de Prokofiev l’illustrent plus que jamais.

Dans cette édition 2025 du festival ARTAMI, fondé sur la rencontre, des concerts-dialogue donneront la place au ressenti des auditeurs, devenant ainsi participants ; des débats, organisés ou spontanés, seront privilégiés.
Le festival fera aussi la part belle à la danse, et à la musique pacifiante et confiante de J.S.Bach, et bien sûr à la création, résonance du temps présent, en particulier la création in situ à partir de ce qui traversera public et artistes (spectacle Interaction).
L’expression dans une écoute mutuelle n’est elle pas essentielle pour construire la paix ?
Nous vous invitons chaleureusement à partager ensemble ces moments rares.